SOMMAIRE
Qu’est-ce que le Service pénitentiaire d’insertion et de probation ?
Les services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP) sont des services déconcentrés de l’administration pénitentiaire au niveau départemental. Ces services sont rattachés au ministère de la Justice. Les SPIP ont été créés en 1999 par la fusion des comités de probation et d’assistance aux libérés (CPAL) et des services sociaux éducatifs (SSE).
Les missions principales des SPIP sont la prévention de la récidive et de favoriser la réinsertion des personnes condamnées. Les SPIP ont donc des missions judiciaires, mais également sociales.
Pour cela, les Services pénitentiaires d’insertion et de probation :
- Assurent le contrôle et le suivi des personnes placées sous main de justice (personnes incarcérées et personnes soumises à un contrôle judiciaire), en milieu ouvert ou en milieu fermé
- Apportent une aide à la décision judiciaire dans un souci d’individualisation
Retrouvez le rôle du SPIP dans les processus pénal* :
* Source ministère de la Justice
Le SPIP est constitué d’une équipe pluridisciplinaire sous l’autorité du Directeur pénitentiaire d’insertion et de probation :
- Des conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation (CPIP)
- Des surveillants pénitentiaires
- Des psychologues
- Des assistants de service social
- Des coordinateurs culturels
- Des éducateurs
- Des personnels administratifs
Comment fonctionne un SPIP en milieu fermé et ouvert ?
246.000 personnes sont suivies par les services pénitentiaires d’insertion et de probation
Les effectifs du SPIP en France sont de 5.400 personnes. Les agents du service pénitentiaire d’insertion et de probation sont des fonctionnaires d’État.
Le service pénitentiaire d’insertion et de probation intervient en milieu fermé (personnes détenues dans les établissements pénitentiaires) et en milieu ouvert (alternatives à l’incarcération). 246.000 personnes sont suivies par le SPIP en France dont 70.000 détenus.
Les actions du SPIP peuvent s’effectuer par :
- Des entretiens individuels avec les personnes concernées
- Des programmes collectifs (programme de prévention de la récidive, actions ciblées sur la citoyenneté, sur le vivre ensemble, sur l’accès aux droits…)
Voici une vidéo du ministère de la Justice qui explique les missions et le rôle central du service pénitentiaire d’insertion et de probation :
Quelles sont les missions du SPIP en milieu fermé ?
En milieu fermé, les personnels du SPIP accompagnent les détenus dans leur parcours d’exécution de peines. Le SPIP peut prendre l’initiative des entretiens avec les personnes incarcérées. Mais, en général, le suivi s’effectue à la demande des personnes détenues.
Les personnels du SPIP ont un rôle d’accompagnement :
- Aide à la décision judiciaire : proposition d’aménagement de peine au juge d’application des peines selon le parcours de vie du détenu, l’acte de délinquance commis, sa situation financière et économique.
- Aide à la préparation à la sortie de prison avec la coordination d’un réseau de partenaires associatifs et institutionnels : développer l’accès des détenus aux dispositifs d’insertion de droit commun (logement, santé, formation, travail…)
- Aide à l’accès à la culture : programmation d’activités culturelles en prison (diffusion d’œuvres, ateliers artistiques…)
- Aide à maintenir les liens familiaux des détenus
- Aide pour éviter la récidive : lutter contre les problèmes d’indigence, illettrisme, de toxicomanie…
Pour connaître les modalités d’accès aux soins en détention, rendez-vous sur cette page.
Quelles sont les actions des SPIP en milieu ouvert ?
Le milieu ouvert correspond à l’ensemble des mesures alternatives à la détention qui répondent à une démarche de responsabilisation du condamné. Ces personnes sont placées sous contrôle du juge de l’application des peines.
Les mesures alternatives à l’incarcération sont les suivantes :
- Libération conditionnelle
- Semi-liberté
- Travail d’intérêt général
- Sursis avec mise à l’épreuve
- Contrainte pénale
- Placement sous surveillance électronique
- Autres (contrôle judiciaire, interdiction de séjour…)
En milieu ouvert, le suivi est plus contraint. Les personnes concernées doivent répondre aux convocations du SPIP et justifier qu’elles respectent bien les obligations imposées dans les jugements prononcés par l’autorité judiciaire.
Le rôle des personnels du SPIP en milieu ouvert :
- Apporter à l’autorité judiciaire des éléments d’évaluation utiles dans la préparation et la mise en œuvre des condamnations.
- S’assurer du respect des obligations imposées aux personnes condamnées à des peines privatives ou restrictives de liberté (liberté conditionnelle, semi-liberté, travaux d’intérêt général, placement sous surveillance électronique…).
- Aider les personnes condamnées à comprendre leur peine et engager avec elles une dynamique de réinsertion dont notamment l’élaboration de programmes de prévention de récidive.
- Favoriser l’accès des personnes condamnées aux dispositifs d’insertion professionnelle et sociale.
Contacter le Service insertion et probation de votre département
Les services pénitentiaires de probation et d’insertion sont présents sur l’ensemble du territoire français. Chaque département dispose d’un siège de service pénitentiaire d’insertion et de probation et peut également avoir une ou plusieurs antennes de SPIP.
Ces SPIP sont répartis dans différentes Directions Interrégionales de Services Pénitentiaires (DISP). Il existe 103 SPIP sur le territoire français.
Retrouvez les contacts du siège du SPIP de votre département ainsi que les éventuelles antennes :
- Direction Interrégionale de Services Pénitentiaires (DISP) de Paris (voir les contacts)
- Direction Interrégionale de Services Pénitentiaires (DISP) de Lille (voir les contacts)
- Direction Interrégionale de Services Pénitentiaires (DISP) de Strasbourg (voir les contacts)
- Direction Interrégionale de Services Pénitentiaires (DISP) de Rennes (voir les contacts)
- Direction Interrégionale de Services Pénitentiaires (DISP) de Bordeaux (voir les contacts)
- Direction Interrégionale de Services Pénitentiaires (DISP) de Dijon (voir les contacts)
- Direction Interrégionale de Services Pénitentiaires (DISP) de Marseille (voir les contacts)
- Direction Interrégionale de Services Pénitentiaires (DISP) de Toulouse (voir les contacts)
- Direction Interrégionale de Services Pénitentiaires (DISP) de Lyon (voir les contacts)
- Départements et territoires d’Outre-mer (voir les contacts)
À noter : le temps de chargement des coordonnées des services pénitentiaires de probation et d’insertion mis à disposition par le ministère de la Justice peut être long. N’hésitez pas à patienter jusqu’à ce que les adresses apparaissent.
Quels sont les partenaires associatifs des conseillers SPIP ?
Les services pénitentiaires d’insertion et de probation favorisent une meilleure prise en compte des personnes placées sous main de justice.
Pour cela, les SPIP sont associés par les partenaires publics institutionnels aux différentes politiques publiques (ville, travail, formation professionnelle, santé, éducation, actions culturelles, logement…).
Les SPIP s’appuient également sur un réseau de partenaires associatif pour développer les opportunités d’insertion et prévenir la récidive.
Les objectifs de ces partenariats sont de :
- Apporter une écoute et des relations avec l’extérieur (échanges épistolaires, visiteurs de prison…)
- Favoriser le maintien des liens avec les familles avec notamment l’accueil et l’accompagnement de ces familles
- Aider à la préparation à la vie libre (logement, accompagnement social, aménagement de peines…)
- Accompagner les personnes handicapées, hospitalisées, en fin de vie, personnes âgées, isolées
- Mettre en place des activités (culture, sport, artistique, formation, enseignement)
- Contribuer à diversifier l’offre de prise en charge sanitaire
- Lutter contre toute forme de discrimination
La participation des associations permet la présence de la société civile dans le processus disciplinaire des établissements pénitentiaires.
Au niveau national, il existe des conventions de partenariats avec 24 associations. La déconcentration du fonctionnement de ces associations permet de développer des soutiens locaux. Pour soutenir l’animation locale, les associations sont présentes dans les Directions régionales de services pénitentiaires avec des délégués régionaux.
Les associations/fédérations en convention de partenariat avec l’administration pénitentiaire sont les suivantes :
- AIDES : aides aux malades et information sur le Sida et les hépatites
- Alcooliques anonymes : information, prévention et soutien auprès des personnes ayant des difficultés avec l’alcool
- ANAEC : Association nationale des assesseurs extérieurs en commission de discipline des établissements pénitentiaires
- ANVP : Association Nationale des Visiteurs de Prison
- Auxilia formation : aide aux personnes en marge de la société avec préparation à la réinsertion socio-professionnelle
- CAMERUP : Coordination des associations et mouvements reconnus d’utilité publique avec aide aux personnes souffrant d’addiction à l’alcool
- CASP-ARAPEJ (Centre d’Action Social Protestant – Association Réflexion Action Prison et Justice) : actions de prévention des phénomènes d’exclusion sociale
- LA CIMADE : interventions auprès des personnes de nationalité étrangère détenues dans les établissements pénitentiaires
- Citoyens et justice : développement des alternatives à l’incarcération et des mesures de résolution des conflits, et prévention de la récidive
- CLIP (Club informatique pénitentiaire) : initiation à l’informatique et formation à la programmation
- Le Courrier de Bovet : apport de soutien moral aux personnes détenues par l’échange de correspondance
- Croix rouge française : actions de sensibilisation, formation et soutien technique avec diffusion d’outils méthodologiques
- David et Jonathan : accompagnement des personnes détenues homosexuelles et lutte contre l’homophobie
- FARAPEJ (Fédération des Associations Réflexion Action Prison et Justice) : développement d’activités diverses auprès des personnes incarcérées, des personnes sortant de prison et de leurs familles
- Fédération des acteurs de la solidarité : rassemblement de plus de 870 associations et organismes publics qui gèrent 2.700 services et établissements, dont des centres d’hébergement
- FREP (Fédération des Relais Enfants Parents) : développement des outils psycho-affectifs adaptés pour aider au maintien du lien entre le parent incarcéré et son enfant
- Narcotiques Anonymes : interventions auprès des personnes prévenues et des personnes détenues pour les sensibiliser sur leur rapport avec les produits psychoactifs
- Les Petits frères des Pauvres : lutte contre l’isolement des personnes âgées et participation à l’accompagnement des personnes gravement malades ou en fin de vie
- Secours Catholique : aide et l’accompagnement des personnes détenues et de leurs familles
- Sidaction : soutien méthodologique et financier aux associations chargées de proposer des programmes et actions de lutte contre le VIH et les hépatites en détention
- Sida Info Service : service national d’écoute téléphonique permettant d’apporter une réponse aux interrogations portant sur le SIDA, mais également sur des pathologies liées aux risques sexuels et des maladies chroniques
- UFRAMA (Union des Fédérations Régionales des Maisons d’Accueil des Familles et des Proches des Personnes Incarcérées) : développement d’initiatives dont l’objectif est de favoriser le maintien des liens familiaux
- UNAFAM (Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques) : développement des liens avec les familles de personnes détenues souffrants de troubles psychiatriques, et mise en place d’actions de sensibilisation sur les troubles psychiatriques auprès du personnel pénitentiaire
Pour toute question liée à votre compte Ameli (remboursement, démarche administrative…), vous pouvez contacter la CPAM afin de parler à un conseiller.
Crédit photo : © Laura/ Adobe Stock
Diplômé en économie-gestion et en management du sport, je travaille dans la fonction publique territoriale depuis 2009 et j’ai rejoint Aide-Sociale.fr en 2017. Je m’efforce d’apporter mon expérience de l’administration à travers les articles et guides que je rédige toujours dans le souci du bien commun.