RMI : définition et historique
Créé en 1988 et remplacé progressivement par le RSA (Revenu de solidarité active) à partir de 2008, le RMI n’existe plus aujourd’hui. Explications.
1. Que signifie RMI ?
Le RMI, pour Revenu minimum d’insertion, fait partie de la grande mesure sociale du second septennat de François Mitterrand et a été promulgué le 1er décembre 1988, quelques mois après sa réélection au poste de président de la République.
Le RMI est, ce que l’on appelle, un minima social : il est versé aux personnes sans emploi et dont les ressources globales (incluant les autres aides sociales) sont inférieures à un certain seuil. Ce dernier est revalorisé chaque année et suit donc l’inflation et le coût de la vie. Pour vous donner une petite idée, en 2008, le plafond à ne pas dépasser était à peine au-dessus du seuil de pauvreté…
Autre précision importante : dès le moment où le bénéficiaire recommence à travailler (y compris à temps partiel ou à mi-temps), le RMI est réduit en proportion (hors courte période transitoire d’intéressement).
Enfin, dans la théorie, le Revenu minimum d’insertion ne pouvait être perçu qu’après signature d’un contrat d’insertion (sorte d’engagement entre le RMIste et le conseil départemental). En réalité, c’était très peu le cas.
Voici un historique en vidéo de la naissance du RMI
2. Pourquoi le RMI est devenu le RSA ?
Un an après sa création en 1988, ce n’est pas moins de 400 000 allocataires qui touchent le RMI. Ce chiffre va progresser fortement, de quasiment 20 % par an, jusqu’au milieu des années 90 du fait de la récession et d’un taux de chômage de plus en plus élevé. Dans les années 2000, on comptera ainsi 1,2 RMIste. Dans la majorité des cas, il s’agit (sans surprise) de personnes seules et de familles monoparentales.
Durant toute son existence, le minima social essuie les critiques de toutes parts. Certains partis politiques estiment même qu’il encouragerait l’inactivité : inutile de chercher du travail puisque l’argent arrive tout de même tous les mois sur le compte bancaire.
Face à cette condamnation, le RMI est réformé, sans succès. En 2008, après 20 ans de bons et loyaux services, il tire sa révérence et laisse place au RSA : le Revenu de solidarité active.
En juin 2024, 1,83 million de personnes touchent le RSA, mais à l’instar du RMI, les remarques autour d’un soi-disant « assistanat » ou « parasitisme » vont bon train… entraînant l’arrivée de la réforme du RSA et sa proposition polémique d’imposer un quota d’heures de travail hebdomadaires.
3. Est-ce que le RMI existe encore ?
Non, le RMI n’existe plus, il n’est donc plus possible d’en faire la demande et de le percevoir. Idem si vous en étiez bénéficiaire.
Concrètement, le Revenu minimum d’insertion a progressivement été suspendu pour laisser place au RSA.
Ainsi, il a disparu :
- le 31 mai 2009 en France métropolitaine ;
- le 31 décembre 2010 dans les DOM (départements outre-mer) ;
- le 31 décembre 2011 à Mayotte.
Revenu minimum d’insertion : un minima social disparu en 2009 et remplacé par le RSA
À l’heure où nous écrivons ces lignes, le RMI n’existe plus, mais le RSA a pris sa place. Sur Aide-sociale.fr, nous avons d’ailleurs rédigé de nombreux articles sur le sujet, mais pour avoir une vue d’ensemble, n’hésitez pas à lire notre dossier thématique.
4. Quelle est la différence entre RSA et RMI ?
Même si le Revenu minimum d’insertion et le Revenu de solidarité active sont deux minimas sociaux français qui ont pour objectif de soutenir financièrement les personnes en situation de précarité, ils présentent des différences relativement importantes :
- Un public visé plus large : tout comme le RMI, le RSA est versé aux personnes sans emploi de plus de 25 ans (ou celles de moins de 25 ans, mais qui ont à charge au moins un enfant). Cependant, d’autres bénéficiaires peuvent recevoir le Revenu de solidarité active puisqu’il remplace également l’Allocation parent isolé (API) et d’autres aides obsolètes comme la prime de retour à l’emploi. En outre, certains travailleurs peuvent aussi être éligibles si leur salaire ne dépasse pas un certain montant. Même les plus jeunes y ont droit sous certaines conditions !
- Leur montant : pour une personne sans emploi, rien à signaler : après tout, le RMI comme le RSA sont indexés au pouvoir d’achat et à l’inflation. En revanche, pour ceux qui retrouvent un travail (ou qui en avaient déjà un), ils peuvent continuer à toucher un complément de revenus, ce qui n’était pas le cas avec le Revenu minimum d’insertion. Pour être plus précis, les RMIstes profitaient d’un dispositif dit d’intéressement qui permettait de cumuler salaire + RMI (total puis partiel) pendant un temps. Ensuite, le RMI était coupé purement et simplement. Le RSA, lui, n’est pas limité dans le temps : tant que les plafonds de ressources ne sont pas dépassés, l’allocataire continue de percevoir le minima social, en proportion de ses revenus.
- L’accompagnement social et professionnel : comme nous l’avons vu plus haut, sur le papier, le versement du RMI était conditionné par la signature d’un contrat d’engagement. Mais dans les faits, ça n’a été que peu appliqué. Résultat : un peu moins d’un RMIste sur deux a réussi à sortir des minima sociaux en 3 ans… Les bénéficiaires du RSA, eux, ont droit à un accompagnement plus présent avec une personne référente, et des obligations en matière d’insertion professionnelle plus importantes (inscription obligatoire à France Travail, rendez-vous RSA, quota d’heures travaillées, éventuelle formation, etc.).
5. Quel était le montant du RMI ?
Comme nous l’avons déjà dit, le RMI a été remplacé par le RSA. Cependant, pour vous donner une idée, en 2008, le montant mensuel du Revenu minimum d’insertion pour une personne seule était de 411,70 € et 671,87 € pour une personne seule avec un enfant.
Bon à savoir : le RMI était une aide différentielle, c’est-à-dire que le département verse un montant égal à la différence entre le montant maximum du RMI et la moyenne mensuelle des ressources du trimestre précédent du foyer. Cela inclut notamment les allocations chômage, les pensions de retraite, les prestations familiales, l’AAH, etc.
En 2025, le montant minimum du RSA est de entre 635,70 € et augmente suivant la composition familiale. Voici un tableau récapitulatif :
N’hésitez pas à lire notre article dédié aux montants du RSA pour aller plus loin !
6. Quelles sont les conditions pour toucher le RMI ?
Le RMI n’existe plus : c’est le RSA (Revenu de solidarité active) qui lui a succédé.
Voici toutefois un petit rappel des critères d’éligibilité du RMI avant ce changement :
- être âgé de 25 ans ou plus (ou moins de 25 ans pour les personnes ayant minimum un enfant à charge ou enceinte) ;
- résider de manière stable et régulière en France ;
- être sans emploi ;
- avoir des ressources inférieures au montant du RMI sur les 3 derniers mois.
Concernant le RSA, les conditions sont relativement similaires, même si quelques différences subsistent :
- être âgé d’au moins 25 ans, sauf exception (notamment concernant le RSA jeune).
- vivre en France de façon stable et effective (les étrangers doivent être en possession d’un titre de séjour en cours de validité et résider en France depuis au moins cinq ans) ;
- avoir des ressources inférieures au montant maximal du RSA (qui est ajusté en fonction de la composition du foyer et des ressources du ménage) ;
- être sans emploi ou avoir une activité professionnelle à faibles revenus (= inférieur au RSA) ;
- signer un contrat d’engagement réciproque qui précise les actions à entreprendre pour améliorer la situation professionnelle du demandeur (par exemple : recherche d’emploi, formation, etc.).
Pour en savoir plus sur les différentes conditions (et les nombreuses exceptions), lisez notre article dédié au sujet.
Bon à savoir : avec notre simulateur RSA gratuit et totalement anonyme, vérifiez votre éligibilité au Revenu de solidarité active et le montant auquel vous avez droit en quelques clics !
7. Comment faire une demande de RMI ?
Comme vu précédemment, le Revenu minimum d’insertion a définitivement disparu en 2009 : par conséquent, il n’est plus possible de faire une demande de RMI. En revanche, un nouveau minima social a pris sa place : le RSA (Revenu de solidarité active).
Voici donc les étapes à suivre pour faire une demande de RSA :
- Vérifiez votre éligibilité au dispositif avec notre simulateur gratuit et anonyme ou en relisant les conditions de ressources pour l’attribution du RSA.
- Rassemblez les justificatifs obligatoires à transmettre à la Caf (pièce d’identité, justificatif de domicile, relevés de compte bancaire, avis d’imposition ou de non-imposition, justificatifs de ressources et de charges, etc.).
- Faites votre demande en ligne sur le site de la Caf (ou sur le site de la MSA si vous y êtes affilié), par courrier en remplissant le formulaire dédié ou directement en personne à votre Caisse d’allocations familiales, dans un CCAS ou encore auprès d’une association habilitée.
Besoin de plus de détails ? Notre article sur la demande du RSA n’attend que vous !
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Crédit photo : © New Africa / Adobe
Depuis 2019, je dédie ma plume aux aides sociales et aux démarches administratives. Mon objectif : vous offrir un maximum d’informations, tout en vulgarisant ce que j’aime appeler « le langage Caf ». Pour que chacun puisse bénéficier des prestations auxquelles il a droit !